Cette sonate pour deux pianos se distingue par sa clarté structurelle et sa frontalité rythmique. Dans les premières mesures, l'écriture frappe, martèle, impose un motif pulsé qui s'organise avec rigueur, sans dispersion.
C'est une œuvre d'architecture mentale tenue, mais o circule un souffle intérieur : l'Esprit au sein d'un rythme précis.
La forme n'est pas fluide, elle est segmentée, scande, volontaire. Les deux pianos ne se fondent pas, ils s'appuient l'un sur l'autre pour affirmer la trame.
Il y a là quelque chose de géométrique, mais travers d'une matière vivante, comme une sculpture en
tension, faite de blocs et de vides.
Pas de virtuosité, pas d'effet. Mais une volonté de construction, un parcours rigide et juste vers une résolution sobre, presque nue.
Cette sonate a été pensé comme un édifice sonore. Les deux pianos y sont traits non comme des voix chantantes, mais comme deux forces construites dans l'espace, qui se croisent, s'adossent, se relancent. Le rythme y est martelé, segmenté, assumé sans effet, sans dilution.